dimanche 12 avril 2009

La ballade des marguerites



J'ai connu le temps où coulent les enfances,
Tout doucement, au début de la vie.
Le temps de l'école, le temps de l'innocence
Et du chagrin, et du bonheur aussi.

J'ai laissé passer le temps qui va trop vite.
Si j'ai tout vu pendant quelques années,
Je n'ai pas connu le temps des marguerites.
Feuillues sont nées, feuillues se sont fanées.

Puis est arrivé le temps de mes ivresses,
De mes alcools aux mauvais souvenirs
Et les yeux gonflés, le temps de la paresse
Où l'on se tue à force de dormir

Et je suis resté, en attendant la suite,
Dans une vie de vide enrubannée.
Je n'ai pas connu le temps des marguerites.
Feuillues sont nées, feuillues se sont fanées.

J'ai connu le temps de la désespérance
Où l'on s'enlise un peu plus chaque jour,
Où, les yeux ouverts, on n'attend de la chance
Plus que la mort si ne vient pas l'amour.

Si, dans l'avenir, on vante mes mérites,
Ne croyez pas ce que les gens diront.
Je n'ai pas connu le temps des marguerites.
Feuillues naîtront, feuillues se faneront.

Maxime Le Forestier

Embrasse-moi, avant qu’il ne soit trop tard, avant que l’instant ne passe, qu’on n’en finisse plus de vivre ce qui aurait pu quand on l’a voulu et qui s’enfuit sur ce que l’on ne tente plus. Raconte-moi l’histoire de toi et moi, comme il était une fois, et d’un baiser, tout recommencer. Glisse-moi tout est possible, sur un vertige, qui se fige à cette envie de gourmandise, enferme-moi dans un songe, s’il te plaît. Révèle-moi le moment où dans tes bras tu m’emprisonnes, à tout jamais pour quelques heures, sans demain à prévoir. Montre-moi comment tu me fais jouir d’un plaisir brûlant d’avoir été réchauffé à mon corps à cœurs. Allume-moi de tes mains carnivores, de ta peau sous ma bouche, de tes murmures en sens, de tes yeux dans mes yeux, de ton sexe sur mes lèvres, d’un soupir, au plus profond, j‘aspire, de tes rêves dans ma tête, de tes audaces soumises, d’un mot de trop, très beau, d’une tendresse, laisse-toi faire. Emerveille-toi de cette surprise étourdissante, ne serais ce qu’une minute et déséquilibre-moi dans un trouble précaire, juste pour nous plaire, à la demi d’un jour qui n’existe pas, encore. Et que revienne a jamais le temps des marguerites

A.